Publié le 15 mai 2024

La clé du leadership n’est pas de trouver VOTRE style unique, mais de maîtriser une palette de styles pour vous adapter à chaque situation et à chaque collaborateur.

  • Un leadership efficace est avant tout un leadership situationnel : le « bon » style dépend du contexte et de la maturité de votre équipe.
  • L’authenticité et l’intelligence émotionnelle sont les compétences fondamentales qui bâtissent la confiance, sans laquelle aucun style ne peut fonctionner.

Recommandation : Avant d’agir, prenez le temps de diagnostiquer le niveau d’autonomie de votre collaborateur pour choisir l’approche la plus pertinente : diriger, persuader, participer ou déléguer.

Vous venez d’être promu manager ou vous dirigez votre première équipe. Une question vous taraude probablement : quel type de leader suis-je ? Face à ce nouveau défi, la tentation est grande de chercher le « style » parfait, de copier des modèles ou de s’enfermer dans les descriptions classiques du leader directif, participatif ou charismatique. On vous conseille d’être authentique, de donner du sens, d’écouter… Mais concrètement, comment transformer ces injonctions en actions quotidiennes efficaces ?

La plupart des guides se contentent de vous mettre dans une case. Ils vous proposent des tests pour définir votre profil, comme si le leadership était une caractéristique immuable. Et si la véritable question n’était pas « quel leader suis-je ? » mais plutôt « quel leader mon équipe a-t-elle besoin que je sois, ici et maintenant ? » L’enjeu n’est pas de trouver une étiquette confortable, mais de développer une agilité de leadership. Il s’agit de comprendre votre style naturel, non pas pour vous y cantonner, mais pour l’utiliser comme point de départ et apprendre à naviguer consciemment entre différentes postures.

Cet article n’est pas un test de plus. C’est un parcours de réflexion pour vous aider à construire votre propre leadership, un leadership authentique, situationnel et, finalement, plus humain. Nous allons explorer ensemble les différentes facettes du leader moderne, non pas comme des archétypes rigides, mais comme les outils d’une boîte que vous apprendrez à utiliser au bon moment.

Pour vous guider dans cette exploration, cet article est structuré pour vous accompagner pas à pas, des fondamentaux des styles de leadership à leur application la plus fine. Le sommaire ci-dessous vous donne un aperçu des étapes clés de votre réflexion.

Leader directif ou participatif : quel style pour quelle situation ?

La première étape de votre réflexion consiste à comprendre les grands archétypes du leadership. Souvent opposés, les styles directif et participatif ne sont en réalité pas des choix mutuellement exclusifs, mais deux outils distincts à utiliser selon les circonstances. Le leader directif décide et contrôle, tandis que le leader participatif implique et co-construit. En France, la culture managériale a longtemps privilégié une approche descendante ; une étude révélait d’ailleurs que pour 67 % des cadres étrangers, le mot « hiérarchie » qualifiait le mieux le management français.

Cependant, le monde du travail évolue et la rigidité n’est plus une garantie de succès. L’enjeu est de développer une agilité situationnelle. Un leader moderne doit savoir naviguer entre plusieurs styles :

  • Style directif : Indispensable en situation de crise où une décision rapide est vitale, ou avec une équipe très junior qui a besoin d’un cadre clair et sécurisant pour monter en compétence.
  • Style persuasif : Utile pour mobiliser une équipe autour d’un projet de changement. Le leader explique sa vision, argumente et cherche à obtenir l’adhésion plutôt qu’à imposer.
  • Style participatif : Idéal avec des collaborateurs expérimentés. En les impliquant dans la prise de décision, le leader valorise leur expertise et stimule l’intelligence collective.
  • Style délégatif : La posture à adopter avec des experts autonomes et proactifs. Le leader fixe le cap, donne les moyens et fait confiance, n’intervenant qu’en soutien.

Comprendre ces styles n’est pas fait pour vous enfermer dans une catégorie. Au contraire, c’est pour vous donner la capacité de diagnostiquer une situation (urgence, complexité, enjeu) et la maturité de votre équipe pour déployer consciemment la posture la plus efficace. Le meilleur style n’existe pas ; seul existe le style le plus adapté à l’instant T.

Arrêtez de jouer au chef, soyez un leader : le pouvoir de l’authenticité

L’injonction « soyez authentique » est partout. Mais que signifie-t-elle vraiment pour un leader ? L’authenticité n’est pas une autorisation à laisser transparaître toutes ses humeurs ou à imposer sa personnalité. C’est un travail d’alignement conscient entre vos valeurs, vos paroles et vos actions. Comme le démontre brillamment Simon Sinek, le leadership inspirant ne commence pas par « Quoi » (les tâches) ni « Comment » (les processus), mais par « Pourquoi ».

Simon Sinek propose un modèle simple et puissant pour le leadership inspirant. Tout commence avec un cercle d’or et la question ‘Pourquoi ?’

– Simon Sinek, TED Talk – Comment les grands leaders inspirent l’action

Être un leader authentique, c’est d’abord être clair sur votre propre « Pourquoi » et le communiquer. C’est cette cohérence qui bâtit la confiance. L’authenticité se prouve par des actes, pas par des discours. Elle exige du courage : celui de prendre des décisions difficiles, de protéger son équipe face à la pression et de faire passer l’intérêt collectif avant le sien. Cette posture crée un cercle de sécurité où les collaborateurs se sentent respectés et en confiance pour innover et prendre des initiatives.

Étude de cas : L’authenticité comme acte de protection

Simon Sinek souligne que les vrais leaders font des sacrifices pour le bien-être de leurs équipes. Un leader qui protège ses collaborateurs en assumant la responsabilité d’un échec, plutôt que de chercher un coupable, démontre une authenticité puissante. Ce courage crée un environnement où le droit à l’erreur est accepté, ce qui libère la créativité et renforce l’engagement. En retour, les équipes sont prêtes à prendre des risques calculés pour le leader et l’organisation, car elles savent qu’elles sont soutenues.

L’authenticité n’est donc pas un état passif, mais une discipline active. Elle se nourrit de la vulnérabilité (oser dire « je ne sais pas »), de la transparence (expliquer le pourquoi des décisions) et de la constance. C’est ce qui différencie un simple « chef » qui donne des ordres d’un véritable leader qui inspire l’action.

Existe-t-il un leadership au féminin (et en quoi peut-il inspirer tout le monde) ?

Le débat sur le « leadership au féminin » est souvent piégeux, risquant de tomber dans les stéréotypes. Plutôt que de chercher des traits de caractère biologiquement « féminins », il est plus constructif d’observer les compétences souvent associées aux femmes leaders qui réussissent et de voir en quoi elles enrichissent le leadership en général. Dans un monde des affaires encore très masculin, la progression des femmes aux postes de direction est lente mais réelle. Selon une étude BCG-SISTA, les femmes représentent 28 % des membres des Comex du CAC 40 en 2024, un chiffre qui a presque triplé en dix ans mais reste loin de la parité.

Les études sur le sujet mettent souvent en avant des compétences comme l’empathie, la collaboration, la capacité à mener plusieurs projets de front et une communication plus inclusive. Ces « soft skills » ne sont pas l’apanage des femmes, mais elles ont souvent dû les développer davantage pour naviguer dans des environnements complexes. Elles représentent une évolution nécessaire du leadership, loin du modèle autoritaire traditionnel.

Ce tableau illustre la progression de la féminisation dans les plus hautes instances des entreprises françaises, portée notamment par des objectifs législatifs comme la loi Rixain.

Progression de la féminisation des instances dirigeantes en France
Indicateur 2014 2024 Objectif Loi Rixain 2026 Objectif 2029
Femmes dans les Comex CAC 40 9,5% 27,98% 30% 40%
Entreprises dépassant 40% Engie, Kering, Schneider Electric Toutes
Écart femmes cadres/Comex 21,82 points 9,97 points

Plutôt que de parler d’un « leadership au féminin », il serait plus juste de parler d’un leadership plus équilibré et complet. Les compétences d’intelligence relationnelle, d’écoute et de coopération sont aujourd’hui essentielles pour gérer des équipes diversifiées et retenir les talents. En ce sens, les femmes qui accèdent au pouvoir ne font pas que briser un plafond de verre ; elles contribuent à redéfinir les standards d’un leadership efficace pour tous, hommes et femmes confondus.

L’intelligence émotionnelle : la compétence cachée des leaders qui inspirent la confiance

Si l’agilité situationnelle est la stratégie, l’intelligence émotionnelle (IE) en est le moteur. L’IE est la capacité à reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions, ainsi qu’à composer avec celles des autres. C’est cette compétence qui permet à un leader de rester calme en pleine tempête, de faire preuve d’empathie face à un collaborateur en difficulté ou de communiquer un message délicat avec tact. Comme le souligne Lefebvre Dalloz Compétences, une haute intelligence émotionnelle est un levier puissant.

Une haute intelligence émotionnelle favorise le dialogue, la mise en œuvre d’une communication assertive mais également l’adoption d’un comportement basé sur l’empathie.

– Lefebvre Dalloz Compétences, Formation Intelligence Émotionnelle

Loin d’être un concept abstrait, l’IE a un impact direct sur la performance. Un manager qui sait décoder le non-verbal de son équipe peut désamorcer un conflit avant qu’il n’éclate. Un leader qui gère son propre stress évite de le propager et maintient un climat de travail serein. L’IE est le fondement de la sécurité psychologique, essentielle à la prise de risque et à l’innovation.

Manager pratiquant l'écoute active avec intelligence émotionnelle en France

Comme le suggère cette image, l’écoute active et l’attention portée aux signaux faibles sont des manifestations concrètes de l’intelligence émotionnelle. Ce n’est pas une compétence innée, mais une discipline qui se travaille. Elle repose sur quatre piliers : la conscience de soi (connaître ses émotions), la maîtrise de soi (gérer ses réactions), l’empathie (comprendre les autres) et la gestion des relations (influencer positivement).

L’IE, un prédicteur de succès

Des études ont démontré de manière quantifiable l’impact de l’intelligence émotionnelle. Elle interviendrait dans 58 % du succès dans tous les types d’emplois. Plus frappant encore, 90 % des « performeurs d’élite » possèdent un niveau élevé d’IE. Ces chiffres prouvent que ce qui différencie les équipes qui excellent n’est pas seulement l’expertise technique, mais la qualité des relations humaines et la capacité à gérer collectivement les émotions de façon constructive.

Le feedback : comment dire les choses pour faire grandir vos collaborateurs (sans les démotiver)

Donner du feedback est l’un des actes managériaux les plus puissants, et aussi l’un des plus redoutés. En France, la culture du dialogue en entreprise rend cet exercice particulièrement délicat. Une confrontation directe peut être mal perçue, et la peur de démotiver conduit souvent à l’évitement. Preuve de ce malaise, selon un baromètre récent, seuls 32 % des dirigeants considèrent le feedback positif et les augmentations salariales comme une priorité pour améliorer les relations sociales.

Pourtant, l’absence de feedback est pire que tout : elle laisse le collaborateur dans le flou, sans cap pour progresser. Pour être efficace, un feedback doit être envisagé non comme un jugement, mais comme un cadeau pour le développement. Il ne s’agit pas de dire « c’est mauvais », mais « voici comment nous pouvons atteindre l’excellence ensemble ». Pour cela, quelques principes sont essentiels : le feedback doit être factuel (basé sur des observations, pas des opinions), spécifique (cibler un comportement précis), et rapide (donné peu de temps après l’événement).

Le plus important est de dissocier la personne de son action. On ne critique pas l’individu, on commente un travail ou un comportement. Adopter une posture de coach (« Comment puis-je t’aider à réussir sur ce point la prochaine fois ? ») plutôt que de juge est la clé pour que le message soit reçu positivement et incite à l’action plutôt qu’au repli. Le feedback positif, souvent négligé, est tout aussi crucial : il renforce les bons comportements et nourrit la motivation.

Votre plan d’action pour un feedback constructif

  1. Points de contact : Identifiez les moments formels (entretiens annuels) et informels (fin de réunion, café) où le feedback peut être donné de manière appropriée.
  2. Collecte : Avant toute discussion, préparez des exemples factuels et précis : le comportement observé et son impact concret (positif ou négatif).
  3. Cohérence : Assurez-vous que votre feedback est aligné avec les objectifs de la personne et les valeurs de l’entreprise. L’intention doit toujours être de faire grandir.
  4. Mémorabilité/émotion : Préparez-vous à gérer la réaction émotionnelle (la vôtre et celle de votre interlocuteur) en restant calme, factuel et centré sur l’intention positive.
  5. Plan d’intégration : Terminez toujours la conversation par une action claire et co-construite : « Comment pouvons-nous nous améliorer sur ce point ensemble ? Quel soutien te serait utile ? ».

Junior, confirmé, expert : comment adapter votre management au niveau de maturité de votre collaborateur ?

Voici le cœur de l’agilité situationnelle. Appliquer le même style de management à un alternant qui découvre le monde du travail et à un expert de dix ans d’expérience est une erreur fondamentale. Le leadership efficace exige un diagnostic permanent du niveau de maturité de chaque membre de votre équipe. Cette maturité ne se résume pas à l’âge ou à l’ancienneté, mais combine la compétence technique (le savoir-faire) et l’engagement (la motivation et la confiance en soi).

Le modèle du leadership situationnel, développé par Hersey et Blanchard, propose quatre postures managériales à adapter en fonction de ce diagnostic :

  • Pour un collaborateur junior (faible compétence, fort engagement) : C’est le cas typique du nouvel arrivant, motivé mais inexpérimenté. Il a besoin d’un style directif. Votre rôle est de donner des instructions claires, de fixer des objectifs précis et de superviser étroitement pour construire ses compétences et sa confiance.
  • Pour un collaborateur « déçu » (compétence en hausse, engagement en baisse) : Il a acquis quelques bases mais se heurte aux premières difficultés, ce qui entame sa motivation. Un style persuasif (ou coaching) est nécessaire. Vous devez expliquer, encourager, redonner du sens et le soutenir émotionnellement.
  • Pour un collaborateur confirmé (compétence élevée, engagement variable) : Il maîtrise son poste mais peut douter de sa capacité à être autonome. Adoptez un style participatif. Impliquez-le dans les décisions, valorisez son avis et encouragez la prise d’initiative pour renforcer sa confiance.
  • Pour un collaborateur expert (compétence et engagement élevés) : Il est autonome, proactif et fiable. Le micro-management serait toxique. Le style délégatif est de mise. Donnez-lui des missions à haute responsabilité, fixez le cap et laissez-le maître de ses méthodes. Votre rôle devient celui d’un facilitateur.

Exemple concret : De junior à autonome

Prenons un jeune développeur. À son arrivée (junior), le manager adoptera un style directif, lui assignant des tâches précises avec des points de contrôle fréquents. Au fil des mois, en voyant ses compétences grandir, le manager passera à un style participatif, l’intégrant dans les choix d’architecture logicielle. Finalement, devenu un expert sur un module spécifique, le manager lui déléguera la pleine responsabilité de son développement, n’intervenant qu’en cas de blocage majeur. C’est cette adaptation qui maximise la performance et le développement du collaborateur.

Votre travail de leader-coach consiste donc à évaluer constamment où se situe chaque personne et à ajuster votre curseur. C’est l’application la plus concrète et la plus impactante du leadership situationnel.

Comment construire (et reconstruire) la confiance au sein de votre équipe

La confiance n’est pas un acquis, c’est le capital le plus précieux et le plus fragile d’une équipe. Sans elle, l’agilité, l’authenticité et le feedback restent des concepts vides. Or, le climat social en entreprise est parfois tendu. Le Baromètre Syndex-Ifop 2024 révèle que 51 % des représentants du personnel jugent les directions « tendues » à l’égard de leurs instances, signe d’un déficit de confiance structurel.

Construire la confiance repose sur trois piliers : la bienveillance (savoir que le leader veut notre bien), la compétence (savoir que le leader est capable et sait où il va) et la fiabilité (savoir que le leader tient ses promesses). Chaque décision, chaque parole, chaque action vient alimenter ou éroder ce capital confiance. La transparence est ici fondamentale : expliquer le « pourquoi » des décisions, même difficiles, est toujours mieux que le silence qui nourrit les angoisses et les rumeurs.

Leader authentique en discussion ouverte avec son équipe dans un bureau français

Reconstruire la confiance après une crise (restructuration, conflit, projet raté) est un processus encore plus exigeant. Cela demande une exemplarité sans faille. Le leader doit être le premier à admettre ses erreurs, à écouter les frustrations sans se justifier, et à poser des actes symboliques forts. Il ne s’agit pas de « tourner la page » mais de la lire ensemble pour comprendre ce qui s’est passé et s’assurer que cela ne se reproduise pas. Instaurer des rituels de communication clairs et des espaces de parole sécurisés est alors essentiel pour rebâtir le lien.

La confiance se gagne en gouttes et se perd en litres. C’est un effort de chaque instant, mais c’est l’unique fondation sur laquelle peut reposer une équipe performante et engagée.

À retenir

  • Le leadership efficace n’est pas un statut fixe, mais une compétence situationnelle qui exige d’adapter son style au contexte et à la maturité de l’équipe.
  • L’authenticité et l’intelligence émotionnelle ne sont pas des concepts « doux » ; ce sont les fondations de la confiance et des leviers de performance mesurables.
  • Un leader qui réussit est aussi un bon manager : il doit savoir allier la vision inspirante (leadership) à la rigueur de l’exécution et des processus (management).

Leader ou manager ? Pourquoi vous devez être les deux pour réussir

L’une des distinctions les plus courantes oppose le manager, qui gère la complexité, et le leader, qui inspire le changement. Le premier planifie, organise et contrôle ; le second donne une vision, motive et influence. Cette opposition, bien qu’utile pour la clarté conceptuelle, est un piège dans la pratique. Un leader qui ne sait pas manager crée une vision magnifique qui ne se concrétise jamais. Un manager qui ne sait pas leader optimise des processus sans âme qui ne mobilisent personne.

Le management et le leadership sont deux notions distinctes, mais complémentaires. D’un côté, le manager est celui qui organise, structure et fait exécuter. Le leadership, en revanche, repose sur l’inspiration, la vision et l’influence. Un leader ne se contente pas de gérer des processus, il motive, engage et guide ses équipes vers un but commun.

– YouWebFormation, Management et leadership

Le véritable enjeu pour un dirigeant moderne est de devenir un manager-leader intégré. Il doit être capable de zoomer et dézoomer en permanence : de définir un cap stratégique inspirant (leadership) et de s’assurer que les jalons opérationnels pour l’atteindre sont clairs et suivis (management). Il doit savoir coacher un collaborateur sur son développement de carrière (leadership) tout en validant son rapport de dépenses (management). L’un ne va pas sans l’autre.

Ce tableau résume parfaitement la complémentarité de ces deux postures et la synergie qu’un leader complet doit incarner.

Manager vs Leader : les compétences complémentaires
Dimension Manager Leader Manager-Leader intégré
Focus principal Direction à suivre et objectifs à atteindre Vision et inspiration Vision opérationnalisée
Approche Organisation et contrôle Influence et motivation Structure inspirante
Relation équipe Supervision et évaluation Accompagnement et développement Coaching structuré
Prise de décision Basée sur les processus Basée sur la vision Vision alignée aux processus
Gestion du changement Planification et exécution Mobilisation et adhésion Transformation pilotée

En définitive, chercher à savoir si vous êtes « plutôt leader » ou « plutôt manager » est une fausse question. La bonne démarche est d’identifier vos points forts naturels et de travailler consciemment à développer les compétences de l’autre facette pour devenir un dirigeant complet, capable d’allier l’inspiration à l’exécution.

Pour mettre en pratique ces réflexions et accélérer votre développement, l’étape suivante consiste à obtenir un regard extérieur et structuré. Un coaching en leadership ou une formation ciblée peut vous aider à identifier précisément vos axes de progression et à construire un plan d’action personnalisé.

Questions fréquentes sur la découverte de son style de leadership

Quand utiliser un management directif avec un collaborateur ?

Le management directif est pertinent dans deux cas principaux : avec un collaborateur très junior ou nouveau sur un poste, qui a besoin d’un cadre très clair pour apprendre et se sentir en sécurité, ou dans une situation de crise aiguë nécessitant une décision rapide et unilatérale pour protéger l’équipe ou l’entreprise. Attention toutefois, utilisé à long terme ou avec des personnes autonomes, il devient rapidement contre-productif et démotivant, car il peut être perçu comme du micro-management.

Comment gérer un senior démotivé en fin de carrière ?

Face à un senior expérimenté mais démotivé, la performance pure n’est plus le seul levier. L’approche la plus efficace est de valoriser son expérience en lui confiant un rôle de mentor pour les plus jeunes. Il est aussi crucial d’adapter ses objectifs pour qu’ils soient réalistes et alignés avec ses motivations actuelles, qui peuvent être davantage tournées vers la transmission ou l’équilibre de vie. Une discussion ouverte sur ses aspirations peut révéler des leviers de motivation inattendus.

Quelle approche pour un alternant ou stagiaire ?

L’approche idéale avec un alternant ou un stagiaire est évolutive. Elle doit commencer par un encadrement très structuré, proche du style directif, pour lui fournir les bases, les processus et le cadre dont il a besoin. Puis, au fur et à mesure qu’il gagne en compétence et en confiance, le manager doit progressivement glisser vers un style plus participatif, en lui donnant plus d’autonomie, en l’impliquant dans les réflexions et en lui confiant des tâches à responsabilité croissante.

Rédigé par David Lambert, Coach certifié en leadership et management, David accompagne depuis 10 ans les dirigeants et leurs équipes dans la transformation des modes de travail et le développement de l'intelligence collective. Son approche est centrée sur l'humain et la performance durable.